La cathédrale dans la cité

Les transformations qui ont affecté le bâti urbain font qu’on a peine aujourd’hui à imaginer que, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la cathédrale était au cœur d’un vaste quartier, enclos, formant le grand cloître où se serraient les maisons des chanoines et le palais épiscopal. Elle était aussi l’édifice le plus important du groupe épiscopal qui s’est constitué peu à peu à partir de la fin de l’Antiquité (baptistère) et au Haut Moyen Age (oratoire ou crypte des reliques de Saint-Maurice, chapelle Notre-Dame) ; le défaut de preuves archéologiques avérées, au nord de la cathédrale (place Saint-Paul actuelle), limite notre connaissance sur l’évolution et la morphologie de ces édifices.  

En relation avec les aléas politiques entre la fin du IXe siècle et le début du Xe siècle, le groupe épiscopal a même joué le rôle de nécropole royale. En effet le roi éphémère Boson (879-882), les souverains du royaume de Bourgogne Conrad (945-993) et Rodolphe III (993-1032) font bénéficier l’Église de Vienne de leur mécénat, de leurs faveurs et de leurs bienfaits. Cette situation privilégiée légitime le choix de la cathédrale ou de ses chapelles annexes comme lieu de sépultures pour eux-mêmes ou leurs épouses : Boson et son épouse la reine Ermengarde, la reine Mathilde (épouse de Conrad) et sa belle-fille Ermengarde (épouse de Rodolphe III). Ne reste aujourd’hui plus que le souvenir de ces inhumations royales dans l’historiographie, ou la mémoire dans l’inscription funéraire de Boson (copie du XIIIe siècle, dans la cathédrale).